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Le thuluth

    Quand on parle de style calligraphique, on imagine forcément un des plus célèbres : le Thuluth.

    Dans l’une de mes premières vidéos mises en ligne, je vous présentais brièvement les principaux styles et les grandes familles. (Sachez qu’il en existe + d’une 100aine !)

    Revenons aux origines, avec le style Thuluthi, aussi appelé « la mère/la reine des calligraphies »,
    et considéré comme la forme la plus parfaite de l’écriture ronde.

    Définition du mot Thuluth

    Le mot thuluth signifie « le tiers ». Cette appellation viendrait du fait qu’on utilise le calame d’une largeur d’un tiers par rapport à celui utilisé pour le Tomar, style de l’administration omeyyade au 8e siècle.
    On le nommerait aussi ainsi en raison des proportions entre les lignes droites et les courbes : son écriture s’appuie sur des rapports de trois.
    Une autre explication est que le Thuluth peut être considérée comme une écriture triplée ou trois fois plus grosse, c’est le caractère que l’on emploie pour écrire les titres des livres. Un peu comme des lettres majuscules, bien qu’il n’en existe pas en langue arabe.

    Aujourd’hui très connu, vous pouvez le retrouver dans de nombreux titres de livres, en-tête de chapitres, citations mais aussi dans des tableaux, sur des drapeaux, façades et mosquées en tant qu’écriture ornementale.

    Caractéristiques du Thuluth

    Notez qu’en calligraphie arabe et particulièrement en Thuluth, on ne trouve aucune ligne parfaitement droite. (A l’exception du style Koufique qui lui, est tracé non pas à l’aide d’un calame mais d’une règle et d’un compas).

    Le Thuluth a la particularité d’avoir des hampes étirées et certaines formes de lettres sont coiffées d’un crochet (petit triangle pointant vers le bas) comme par exemple sur la lettre Alif.

    • mosquee thuluth calligraphie
    • drapeau arabie saoudite
    • tafsir coran thuluth

    Les lettres sont souvent entrelacées et légèrement penchées vers l’avant. Les mots peuvent se placer les uns sur les autres. Ce qui peut compliquer la compréhension et la lecture pour un simple amateur, même arabophone.

    Comment l’écrire ?

    C’est généralement le 1er style qu’un élève apprend, bien que certains préfèreront débuter par le roqaa par exemple, qui est moins complexe.
    Vous remarquerez que c’est ce style thuluthi sur lequel je me suis penchée à travers mes supports d’apprentissage et ma formation en ligne.

    Ce style est considéré comme le plus complet (d’où son surnom) et complexe.

    Ce qui nécessite des années d’apprentissage. Sa pratique requiert de la préparation et une longue concentration. Il demande aussi beaucoup de minutie dans son exécution et une grande maîtrise.

    Son écriture est proportionnelle à la largeur du bec du calame utilisé. C’est un style qui est codifié et proportionné selon des règles précises transmises depuis des siècles. On peut notamment cité Ibn Muqla qui a particulièrement révolutionné la calligraphie et instauré les proportions à partir d’un cercle. Bien que d’autres grands calligraphes viendront par la suite perfectionner sa méthodologie. (Je reviendrai sur cet aspect historique plus en détails prochainement)

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    Pour écrire dans ce style, on doit faire preuve de dextérité en jouant avec le calame en permanence.
    On le fait ainsi pivoter sur lui-même, on change le bec d’orientation et d’angle. Ainsi il est impossible de calligraphier certaines parties de lettres avec un outil non adapté.
    Chaque lettre se divise en plusieurs tracés, on ne les trace pas d’un seul trait.

    La gestuelle que l’élève va développer lors de son apprentissage lui permettra ainsi d’avoir une meilleure appréhension de l’écriture par la suite. Et donc des autres styles.

    « Qui ne connaît pas le Thuluth ne peut être calligraphe. »

    Chaque lettre peut avoir plusieurs formes ou variantes. Le calligraphe peut ainsi jouer et choisir la forme la plus adaptée dans sa composition afin d’arriver à un rendu harmonieux, tout en respectant les règles.

    L’avantage de ce style est sa grande flexibilité et sa souplesse. Beaucoup de lettres peuvent s’étirer (comme le Alif ا, certaines variantes du Waw و ou encore la partie finale du Sin س par exemple). Ce qui permet d’obtenir des calligraphies très différentes bien qu’elles soient écrites dans le même style.

    Cette flexibilité permet de donner à la calligraphie une multitude de formes en jouant sur les variantes des lettres : ronde, rectangulaire, voire même en forme d’objets. On pense alors aux calligrammes.

    Contrairement aux premiers styles comme le Koufique, on peut y rajouter la vocalisation et divers symboles et décorations. Ceci afin de combler les blancs et de permettre une meilleure lisibilité.

    Voir les signes décoratifs pour en savoir plus.

    Enfin sachez que de nombreux styles et variantes dérivent du Thuluth. Notamment le style Naskhi pour ne citer que lui.

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