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Décalquage, coloriage, recopiage…

    Aberrations artistiques ou idées ingénieuses ?

    Si certains considèrent ces alternatives presque comme des fléaux qui dévalorisent un art ancestral, d’autres y voient une aubaine pour se rapprocher de cet art et pratiquer là où ils n’auraient pas osé le faire sans ces techniques.

    Des alternatives à la calligraphie arabe traditionnelle

    Une des difficultés que l’on rencontre quand on veut se lancer dans la calligraphie arabe, c’est d’accepter la 1ère étape : ne pas savoir faire et donc apprendre du début.
    Vouloir arriver vite à un résultat satisfaisant est souvent la plus grande source de motivation mais aussi une des principales causes d’abandon. Que ce soit dans un objectif de satisfaction personnelle ou bien dans un but lucratif.

    Ces 2 aspects font d’ailleurs partis des Pièges les plus courants dont je parlais dans un précédent article (que je vous invite à lire également).

    Quand on s’aperçoit comment chaque lettre est réfléchie et proportionnée, on se retrouve en effet face à son ignorance.
    Se pose alors LA question : persévérer ou laisser tomber ?

    D’autres ne savent simplement pas par où commencer ni comment faire.
    Pour pallier cela, certains ont trouvé le filon : plutôt que de consacrer du temps à l’apprentissage, passer directement à l’étape visuelle finale. Quitte à complètement oublier et respecter les caractéristiques des styles choisis dans certains cas. D’où la consternation d’artistes expérimentés et calligraphes professionnels.

    Ceci dit, certaines options peuvent être des alternatives complémentaires et tout à fait se faire parallèlement à l’apprentissage traditionnel.


    Passage en revue de ces méthodes. (Liste non exhaustive)


    Les pochoirs

    C’est en 2018 que j’ai découvert moi-même le principe de pochoir.
    Cela existe déjà pour les dessins et bien sachez que cela existe pour la calligraphie arabe également.

    J’avais d’ailleurs fabriqué mes propres pochoirs à l’époque afin de les réutiliser en peinture.

    Le principe est comme pour les pochoirs que l’on utilisait quand on était enfant : le placer sur une toile ou autre support (bougie, papier, etc) et colorer l’intérieur soit à l’aide de pinceaux soit de feutres.
    On peut aussi tracer les contours à l’aide d’un crayon puis enlever le pochoir et remplir l’intérieur.

    Vous en trouverez de toutes sortes facilement via divers sites marchands.

    👍 : Facile, rapide, aucune compétences nécessaires en calligraphie. Peu de risques de faire des erreurs dans l’écriture.
    Bonne alternative pour une activité avec des jeunes enfants.

    👎 : Le coût peut paraitre un peu élevé à l’achat pour un bout de plastique mais il sera vite rentabilisé selon le nombre d’utilisations que vous en ferez.
    Attention quand il s’agit de commerce, il est facile de berner un acheteur potentiel en faisant passer cela pour de la calligraphie traditionnelle « écrite à la main ». Un œil expérimenté remarquera rapidement la différence avec l’utilisation de pochoir grâce à quelques indices facilement identifiables.
    La plupart du temps il s’agit de pochoirs avec des calligraphies religieuses uniquement. (Nom d’Allah, versets etc)

    La méthode « coloriage »

    On rejoint un peu le point précédent dans cette technique. Ici il s’agira au préalable de dessiner cette fois à main levée les contours de la calligraphie (généralement à l’aide d’un modèle vu sur internet) puis de passer à la coloration avec un outil quelconque (la plupart du temps feutres mais aussi peinture, encre ou Bic).

    Pour dessiner le contour des lettres, on peut se servir de la technique « double-crayons » présentée dans ma vidéo ci-après.

    👍 : On peut le faire sur n’importe quel support et utiliser n’importe quels outils. Pas besoin de calames ou de papier adapté.

    👎 A vouloir gagner du temps on en perd car cela est finalement bien plus long que d’écrire directement.
    Quasi impossible d’avoir une harmonie dans les pleins et les déliés des lettres si on n’a pas en amont la connaissance de comment se forme chaque lettre.
    Nécessite d’avoir l’œil pour arriver à un résultat similaire à un vrai travail d’écriture calligraphique.

    Le décalquage

    Dans la famille simplicité je pense que le fait de décalquer arrive en-tête sur le podium.
    Ici encore tout le monde peut le faire même les enfants.

    Le principe : prendre une feuille, du tissu ou du verre (le plus classique : le verre de n’importe quel cadre) puis placer une calligraphie-modèle imprimée en-dessous pour pouvoir la repasser comme quand on était au primaire.

    Petit plus : rajouter quelques coups de pinceaux au dos du verre si vous n’aimez pas l’effet transparence, poser le tout sur un chevalet et Ta-Daaam !
    Une œuvre calligraphique recopiée en quelques minutes.
    (Attention les créations sur verre ne sont pas toutes faites ainsi, renseignez-vous !)

    👍 : Nul besoin de compétences si ce n’est d’un peu de patience et de minutie pour repasser sur les traits.
    Plus le modèle est grand (format A4 ou supérieur), plus le décalquage sera aisé.
    Peut donner une idée comment s’écrit une composition.
    Coût faible : tout le monde peut imprimer une feuille et utiliser du matériel basique.

    👎 : Risque d’erreurs et d’oublis (d’un point, d’un accent etc).
    Nécessite un support transparent donc impossible avec une toile par exemple.
    Attention au plagiat : ce n’est pas parce qu’on trouve et imprime un modèle de calligraphie qu’on a le droit. Exemple ici où j’ai utilisé une image trouvée sur Google et dont l’auteur-calligraphe autorise le téléchargement et la reproduction de sa calligraphie mais dans un usage privé et personnel uniquement. Non dans un but lucratif.
    Aucune originalité et peu de choix pour une personnalisation, on est limité à recopier exactement la composition dans les moindres détails. (Sauf si on fait notre propre croquis dessous)

    Les stickers ou autocollants

    Un moyen encore plus rapide si vous voulez décorer votre intérieur : apposer des autocollants muraux ou sur d’autres supports. (carnets de notes, meubles…)

    Pour quelques euros là encore vous pouvez en retrouver facilement via Google.

    👍 : clairement le prix. Acheter et coller un sticker sur votre mur vous reviendra évidemment bien moins cher que de faire appel à un artiste/peintre/calligraphe.

    👎 : bien qu’on en retrouve de + en + on pourrait citer le manque d’originalité et les formes très ressemblantes. Difficile de personnaliser votre intérieur et de vous démarquer contrairement à un prestataire qui vous fera du sur-mesure.
    Attention toutefois au rapport qualité/prix.

    La copie

    Justement parlons-en. S’il y a bien quelque chose que je redoute c’est le plagiat ou la copie.
    J’ai eu l’occasion d’échanger avec plusieurs artistes s’étant clairement fait voler et copier leurs compositions et œuvres et j’y ai été moi-même confrontée.
    Mais ce que je redoute surtout c’est de moi-même causer du tort à un confrère/une consœur malgré moi. Car on peut tomber dans ce piège sans le vouloir et même en voulant bien faire. C’est à dire reproduire une œuvre ou autre sans autorisation.

    Saviez-vous d’ailleurs que sur de nombreuses calligraphies est inscrit le nom ou pseudo de l’auteur ?
    (et s’il est là ce n’est pas pour pour le rogner ou le cacher ^^)

    Revoyons tout d’abord ce que disent les dictionnaires. Le plagiat est définit comme ceci :

    « Action de plagier, de copier l’œuvre de qqun d’autre en la faisant passer pour sienne ».
    « Utilisation frauduleuse de l’œuvre d’autrui soit par emprunt, soit par imitation ».

    Quand on parle de plagiat on rejoint le concept de Propriété intellectuelle dans le domaine du droit.
    Il existe plusieurs types de plagiat et on peut élargir cette pratique à presque tous les domaines. La littérature, le graphisme (logos, identités visuelles…), la musique, le dessin et bien d’autres concepts.

    Une photo/création trouvée sur Pinterest, Google images et autres
    NE veut PAS dire qu’elle est libre de droit.

    👍 : Je ne veux vraiment pas faire de la publicité à ce type de pratique mais vous aurez compris qu’en terme « d’avantages » on peut résumer par « aucune créativité requise ».

    👎 : Aucune originalité.
    Bien que souvent involontaire, la violation de droits d’auteur reste clairement interdit par la loi. On parle alors de contrefaçon et cela peut être sanctionné pénalement. Si vous souhaitez tout de même passer outre la morale, et vous aventurer sur ce terrain glissant, vous risquez donc une amende et une plainte pour vol. Je ne parle même pas de la réputation et la perte de crédibilité qui s’en suit…

    Enfin, et pour en revenir à la calligraphie arabe et l’art calligraphique en général, rappelez-vous qu’un tableau ou une œuvre renferme beaucoup de sens pour son auteur et/ou son destinataire. Le recopier entièrement sera ainsi tout bonnement impossible sur tous les plans.

    Le mieux étant de trouver son propre style, d’expérimenter !
    S’inspirer oui, plagier non. Ne confondons pas les 2 😉

    En résumé

    Vous noterez qu’on retrouve beaucoup de similitudes dans les avantages et les points faibles de chaque méthode.
    En terme d’avantages : l’accessibilité à tous, le coût par exemple.
    En terme de points faibles : les erreurs, la personnalisation et l’originalité.

    Si utiliser telle ou telle méthode n’a rien d’interdit évidemment (sauf si contrefaçon), la mauvaise foi et le manque de clarté que l’on peut malheureusement rencontrer aussi en calligraphie arabe est à dénoncer.
    L’honnêteté et la compréhension des protagonistes vendeur-acquéreur (lorsqu’il s’agit d’en faire un commerce) devrait rester au centre de toute transaction le cas échéant.
    La tromperie est hélas monnaie courante dans l’art en général.


    En conclusion, que l’on choisisse ou non d’appliquer ces méthodes, nos avis peuvent diverger mais évitons toute supercherie. Avoir des bases reste nécessaire ne serait-ce que pour éviter des erreurs dans la signification mais aussi pour comprendre un minimum le principe de calligraphie arabe et le fonctionnement du tracé des lettres.
    Et qui sait, cela peut déclencher de véritables passions et un engouement pour cet art. Et pourquoi pas la naissance de futurs artistes-calligraphes ?

    Est-ce que vous étiez informés ou utilisez ces alternatives ? En connaissez-vous d’autres ?

    Pour découvrir les bases, suivez mon Atelier d’initiation.
    Vous pouvez aussi rejoindre la formation en ligne Klligraphie Classe
    et utiliser mes supports d’apprentissage
    pour apprendre comment écrire en calligraphie, même en partant de zéro.

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