En 638, la ville de Koufa en Irak qui donnera naissance au style dérivé de son nom (style Koufique) est fondée.
Le développement économique et intellectuel de la ville donne un essor à la calligraphie naissante.
Malgré l’importance de ce mouvement, la tradition orale se poursuit, y compris pour la transmission de la parole divine.
Cependant suite aux guerres, à la vieillesse et ainsi à la disparition des détenteurs de la mémoire de cette parole sacrée, le projet de rassembler le Coran et de le mettre par écrit va alors voir le jour.
Le Koufique recouvre plusieurs variantes.
Les calligraphes le divisent en 2 genres : le koufi des livres (manuscrit) et le koufi des monuments. Ces 2 groupes se divisent eux-mêmes en différentes variantes.
De façon générale, c’est une écriture rigide avec peu de courbes et surtout des lignes droites.
Le Koufi des livres est le principal style utilisé pour la copie du Coran pendant les premiers siècles de l’Islam, jusqu’à ce qu’il laisse sa place au style Naskhi. Au début, sans ponctuation ni décorations, ni même signes de vocalisation.
Généralement le koufi des livres manuscrits est calligraphié à main levée, avec le calame. Alors que le koufi que l’on retrouve sur les bâtiments est quant à lui dessiné sur papier puis reporté sur le support. Il est par la suite sculpté ou gravé dans la pierre, ou le bois etc.
Exemples de différentes calligraphies styles koufiques
D’un monument à un autre le koufi varie et on le représente par exemple soit fleuri (= koufi floral), soit tressé ou géométrique.
- Le koufi fleuri évoque des plantes et leurs tiges s’entremêlant entre les espaces vides laissés par les lettres.
- Comme son nom l’indique, les lettres du koufi tressé quant à elles se croisent en un ou plusieurs points.
- Le koufi géométrique ou carré, est lui dessiné et non calligraphié au calame. C’est un style vraiment à part, basé sur des règles géométriques.
Constitué de lignes droites ayant la même épaisseur, il n’a pas de déliés comme le style Thuluth par exemple. (= endroits les plus fins de la lettre, caractéristique de la calligraphie arabe)
Toutes les lettres sont simplifiées. Ce style carré a permis à la calligraphie de s’adapter à toutes les surfaces et supports.
On remarque encore aujourd’hui ce style qui est très présent, et on le retrouve aussi sur d’autres supports tels que des objets du quotidien (vaisselle, vases…) ou encore sur certains drapeaux.
Il y a encore beaucoup à dire concernant le style koufique (ou « coufique ») en général. Mais j’approfondirai d’avantage ce style à travers un prochain article dans la rubrique les différents styles de calligraphie.